Chronique du 175e de Princeville : La colonisation du canton de Stanfold, une véritable épopée!
C’est au mois de mars 1832 qu’Edouard Leclerc (21 ans), François Pellerin (16 ans) et Narcisse Béliveau (13 ans) viennent s’établir dans le 12e rang du canton de Stanfold, sur les bords de la branche nord-est de la rivière Nicolet. À cette époque, le canton de Stanfold couvre 55 000 acres, représentant ainsi tout le territoire occupé par Princeville et par la municipalité de la paroisse de Princeville. Il déborde aussi du côté de Victoriaville, Saint-Rosaire, Notre-Dame-de-Lourdes et Somerset-Sud.
À l’automne précédent, Edouard Leclerc avait fait un voyage d’exploration en compagnie de deux chasseurs du nom de Piché. Le trajet s’était fait en suivant le cours de la rivière Nicolet. Rendus dans le haut du canton de Stanfold, les deux chasseurs continuèrent leur route.


En voyant les grands arbres qui bordaient la rivière Nicolet, à cet endroit, ce qui indiquait un sol très fertile, Edouard Leclerc résolut d’y séjourner quelques temps pour examiner la qualité de la terre et s’assurer de la possibilité d’y faire un établissement agricole.
Développer ce territoire entièrement recouvert de forêt, à l’époque, n’a pas été une tâche facile! Tout devait se faire à bras d’homme, et ce, tant pour abattre les arbres, les débiter, ou encore, pour essoucher. Rares étaient ceux qui pouvaient compter sur une paire de bœufs pour alléger un peu le dur labeur à effectuer.
Avant de pouvoir cultiver les champs et se nourrir des récoltes, le manque de nourriture était l’une des pires menaces qui guettaient les premiers colons. Les familles établies n’avaient d’autre choix que de se rabattre sur la maigre pitance fournie par la nature.
Même l’approvisionnement en divers produits n’était pas une mince affaire. Comme il n’y avait pas de marchands sur place, au début, les colons ne disposaient pas d’un inventaire suffisant. Ils devaient charger sur leur dos le produit de la récolte et marcher jusqu’à Gentilly pour vendre le tout et acheter des vivres. L’opération, qui pouvait prendre de cinq à six jours, et impliquait d’emprunter une route plus ou moins rudimentaire tracée entre Gentilly et la rivière Bécancour. Une partie du trajet se faisait en traversant les savanes de Stanfold et de Blandford.
SAVIEZ-VOUS QUE…
Le nom de Princeville a été donné à la municipalité en l’honneur de Pierre Prince. Établi dans le canton de Stanfold en 1839, il en fut le troisième marchand. Il exploitait son commerce au 35, rue Saint-Jean-Baptiste sud. Il céda, à l’époque, contre une minime somme d’argent, un terrain de huit arpents et demi pour la construction de l’église et d’une maison d’école.

Source : RAYMOND, Claude, Dis-moi comment on a bâti mon pays Volume 1 – Monographie de Princeville et de Princeville paroisse 1832-1998
Photos : Gracieuseté de Patrimoine Princeville

